J’AI RIEN VU, RIEN ENTENDU

J’ai rien perçu de ce qui se passait dans la pièce à côté, sinon je
serai intervenue, bien entendu.

Quand les policiers ont débarqué, suite à un coup de fil de la voisine,
cette peste !
J’étais prostrée, minuscule, malentendante, non comprenante,
malodorante, sous l’escalier et n’ai rien eu à raconter de ce qui a pu
se passer dans la pièce à côté.
Ils n’ont pas insisté, ils devaient avoir des directives concernant les
petits, et en tant que minus on m’a fort bien traitée en me conduisant
dans un foyer accueillant et prospère. Ils devaient avoir pour ordre de
ne pas m’interroger car s’ils l’avaient fait j’aurais tout balancé et la
tata libératrice ne serait pas partie ailleurs avec les économies de la
famille sans m’emporter avec elle, son trésor virtuel. Cet ailleurs
limpide qui ne ressemble plus à la vie des chiens fous gambadant
dans les prés de désespérance.

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