LA COUTUME, MON FILS

Il reste en nos aïeules, privées de tout en leur enfance, une sorte
de dévotion au repas copieux. Nous tendons à ne pas finir notre
assiette de peur qu’elles n’en remettent. Il en est aussi ainsi de
par le monde où rareté rime avec générosité.

Elle avait cuisiné dès le matin en quantité ses spécialités secrètes héritages d’un long passé de cuisine maternante.
Elle attendait une visite.
T’imagine mon fils ? Ils avaient promis de venir pour le dîner et…
Ils ne sont pas venus !
Ils m’ont prévenu vers 4H du fait qu’ils avaient bien déjeuné au restaurant et que le soir ils n’auraient plus faim.
Tu fais toujours trop à manger !
Je cuisine comme le faisaient mes ancêtres pour les invités et les voisins, c’est la coutume.
Tu appliques la coutume alors ne te plains pas.
Mais je suis fatiguée.
Surtout dépitée, va donc te coucher.
La visite est rare il faut toujours prévoir.
Et si elle se pointe à l’improviste et que tu n’as rien ?
Je demande aux voisins, c’est la coutume mon fils.

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