Le coq et le blaireau.

Un coq, trop bien fourni en muscles et en certitudes tatouées, se proclama haut et fort maître des lieux.

Il régenta les poules peureuses et les œufs désespérés.
Chaque matin il hurlait : c’est la lutte finale éclosez et demain l’internationale des poules nourrira le genre humain !

Un blaireau, un perdant, un looser sans charisme aucun, pas fichu d’emballer une blaireaute même appointée, s’approcha du poulailler.
Il entonna le chant politique et brandit la bannière adéquate.

Le coq, ébranlé dans son égo par ce supporter inespéré, ouvrit grand la porte du poulailler.
Le blaireau saisit le coq au col et ne le lâcha qu’inerte.
La tâche du blaireau est de mordre fermement afin que mort s’ensuive
Celle du coq est de maintenir l’ordre afin que les poules le suivent.

Les poules enfin libérées firent fructueux négoce de leurs œufs infécondés.

Et en reconnaissance, elles offrirent chaque matin au blaireau
des œufs coq tout chauds.