La fille du secteur social, elle m’a vénère

Quand les petits-grands, soit disant acculturés, sont sensibles à nos poètes, on se sent sur la même planète. L’image-mot est universelle.

La fille, elle m’a vénère, j’suis pas un caillera, je sais même pas comment ça s’écrit, j’suis juste un écouteur de chansons tristounettes, j’suis une sorte d’esthète du CD.

J’ai l’oreille sensible aux basses, comme les taupes. Ya des textes comme Brassens qui me font mouiller mon kleenex, mais c’est pas d’mon âge. Et elle m’a sorti, cette gonzesse habillée comme une grognasse de l’armée du salut, la croix en bandoulière, le sermon catho : T’es un homme ou un Play mobil ?

J’ai répondu : J’suis ce que la cruche a à voir avec le broc d’eau africain.

Elle a eu une sorte d’air absent, comme si elle réfléchissait très fort. Des fois, ces gens mettent un certain temps avant de comprendre, ce sont des lents, c’est pourquoi ils sont payés autant, à la minute réfléchissante.

Les gars de la rafle s’en sont sortis à 70% dont mézigue. J’ai un peu morflé au commissariat, c’est que de justice, les forts contre les forts, mais la fille elle m’a vénère quand elle m’a fait écouter Léo le Ferré et que j’ai trempé mon tee shirt sur

«La mémoire et la mer » et qu’elle ma sentencé comme un prof de 6è : tu feras mieux la prochaine fois.

Ces pignoufs m’ont libéré. Je vais persister dans l’intellectuel car il lave plus blanc.

 

 

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