Je l’ai pris ce truc qu’un gars m’a vendu hier

Où l’on subit ce que l’on a appelé, la perte de soi et le reste, après absorption de substances illicites.

 Je l’ai pris ce truc qu’un gars m’a vendu hier, vendu sous le manteau dans une boîte joyeuse ou gay, comme au temps des soviets, pour moi ce fut sous la table.

Je l’ai pris aux chiottes, car quitte à prendre un truc pas net autant mourir en lieu propre. Mourir suite à expérience, c’est reproduire Henri Michaux, genre génie explorateur de l’inconscient du bout du monde. Résultat: pupilles dilatées, face de aï-aï, j’observe serein, sauf que ma peau se plisse et ondule, fourmillement sous épiderme, pieds gonflés, retire chaussures. Je suis sur le dos d’une baleine franche qui ondule comme moi. Sais que je n’ai pas été assisté d’un chaman ça pas bien, vais tomber dans les pièges de la peur et de l’illusion. Je m’assieds sur la moquette en lotus, plus de bronche, pas pouvoir respirer, fourmillement dans les pieds, c’est quoi les pieds? Je respire par le haut du crâne, ma tête repose directement sur le tapis Navajo. Bruit de vaguelettes, floc, floc, floutch, suis un poisson qui subit la vague. Je me vois reflété dans les gouttes, ventrues des fonds marins, des abysses, d’ailleurs. Ce truc que j’ai pris vient d’une autre galaxie, je vais muter ou partir, c’est ma chance ou ma perte. Au point où j’en suis, à quoi bon poser la question.

On la trouva blême, même pas morte.

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