Infanticide

Quand suite à un viol, l’enfant apparaît comme un monstre, jusqu’à la rédemption.

 Ils ont parlé d’infanticide et ont raison, j’ai tué mon enfant. L’infanticide est une sorte de délit majeur, sauf que lorsqu’on passe à l’acte l’enfant est une sorte de cloporte malfaisant.

Allez dire ça aux juges, vous aggraverez votre cas. Les autorités portent une telle valeur à l’espèce humaine qu’il ne faut pas y toucher. J’aurais dit : » Je me suis débarrassée de mon rat car il faisait trop de bruit en grignotant. » Je ne serai pas en prison. Un bébé qui hurle toute la nuit, ce n’est pas une nuisance, c’est la preuve de sa vitalité.
« Et vous faites quoi des nerfs de la mère? ».
« Madame, on ne fait pas d’enfant pour la facilité, sinon autant adopter un chien. »
J’ai répliqué « Plutôt un rat! »
Le psy de service l’a mal pris. Je suis sûre que c’est lui, ce barbon, qui m’a orientée vers le centre où je me trouve et qui ne me ramènera pas ce bébé dont je ne voulais pas, issu d’un viol sur la banquette arrière d’une Dodge.
« Mais Madame ce n’est pas la faute du petit si son père est taré. »
« Si je l’avais gardé il aurait colporté les gènes négatifs de ce père et fait de même. »

Le juge m’a jugée débile et m’a placée entre les mains de mère Ursule, qui entre deux épluchages de patates disait: «Les petits mal partis vont direct aux limbes, les hommes croient qu’ils se perpétuent alors qu’ils n’y sont pour rien. »
Ursule rêvait immaculée conception, sans bélier, sans ours qui bouffe ses petits, un monde de femelles auto protectrices et fécondes grâce à Dieu.

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