Bouboul est entré dans ma vie étriquée

Ce matin j’ai même pas bu mon thé, c’est tout dire.

Sur l’écran pas trace d’infection, je peux me mettre au travail.

Base de données : internés malades difficiles. Difficile c’est asocial? Qui n’aime pas sa maman ?

J’ai une liste de 40 noms qui va de Paulette à Jérémie.

Il ne sert à rien de me présenter la vie comme une mer de lassitude, dès que je me suis mis à respirer j’ai compris qu’il me faudrait batailler pour accepter de rester là où le destin m’a mené.

Ici tout est moche, déglingué surtout quand le soir tombe. J’ai bien compris quand Ils m’ont pris en photo en me disant de ne pas bouger. Je me suis vu, yeux hagards, membres raidis, cheveux pauvres, imberbe à quatre ans, décervelé, triste.

Puis, Bouboul s’est pointé dans ma vie étriquée, à quatre pattes, poils hirsutes, suivi de ses pets, ses vomissures, son entière existence tournée vers l’acceptation de ce qu’il est.

Alors, j’ai attendu la mort pour qu’on me réincarne en genre Bouboul, j’attends encore.

Qu’est-ce qu’ils foutent les soit disant anges qui nous gardent comme des moutons?

J’ai appelé Paulette qui pleurait et Jérémie qui gérémiait et leur ai conseillé de passer par la fenêtre, plus court chemin vers l’abstinence.

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